La saison télévisée de la série COMPLÈTEMENT LYCÉE reçoit le niveau Performance de l’accréditation On tourne vert

Sous la forme d’une parodie de série télévisée américaine pour adolescents, la série COMPLÈTEMENT LYCÉE suit le parcours de la jeune Allie Thompson qui, fraîchement déménagée à New Garden Hills Valley, souhaite faire bonne impression auprès de ses nouveaux camarades. Après une saison sous le signe du web, la nouvelle saison, destinée à la télévision, reçoit le niveau Performance de l’accréditation On tourne vert.

Le déclic des plateaux écoresponsables

Pour Camille Montreuil, productrice déléguée et directrice de production chez Productions J, la formation en ligne Plateaux de tournage écoresponsables donnée par l’Institut national de l’image et du son (INIS) aux producteurs québécois intéressés a été un véritable déclic. Elle a eu envie de mettre en pratique ses nouvelles connaissances : le tournage de la saison télévisuelle de COMPLÈTEMENT LYCÉE en était la parfaite opportunité.

De nouveaux défis écoresponsables

La série COMPLÈTEMENT LYCÉE est initialement sortie en 2021 sous la forme d’une série web. En 2022, elle a été repensée pour la télévision. Cette nouvelle saison s’appuyant sur les mêmes bases que la précédente, a permis à la production de se concentrer sur de nouveaux défis, notamment sur le caractère écoresponsable du tournage.

Pour relever ces défis, la production a fait le choix conscient d’embaucher une responsable de plateau dédiée aux suivis des gestes écoresponsables : Océane Langlois. « Sa mission était de coordonner le plateau vert, de faire le suivi avec les équipes, de remplir le formulaire de l’application, etc. », explique Camille Montreuil. Il était nécessaire qu’un membre de l’équipe ait pour mission unique l’écoresponsabilité du tournage pour assurer la pérennité de l’initiative.

Un budget vecteur d’écoresponsabilité

Comparée à l’ambition artistique de la série, le budget dont disposait la production était toutefois modeste. Cet état de fait a incité l’équipe à faire des économies, ce qui s’est révélé positif pour le caractère écoresponsable du tournage. « Je crois que les contraintes budgétaires nous ont conduits à être plus verts qu’on ne l’aurait été si on avait eu plus de moyens », avance Camille Montreuil.

Parmi les principales économies « vertes », on compte :

  • L’achat de vêtements en friperie pour les costumes, plutôt que leur fabrication sur mesure. La série se déroulant dans les années 2000, il a été facile pour les costumiers de trouver des pièces de seconde main adaptées. De plus, les costumes ont été vendus ou retournés en friperie à la fin du tournage pour éviter le gaspillage. Certains costumes ont même été conservés par la production pour une éventuelle prochaine saison, au lieu d’être jetés.
  • La location de décors et d’accessoires, plutôt que leur achat. Le décor du collège John Abbott où se déroulait le tournage a permis d’économiser en décors. Nul besoin de créer ces décors de toute pièce, puisqu’ils étaient déjà disponibles pour la production. « Il n’y a pas eu de plateau à construire au complet », explique Camille Montreuil.
  • La prise des repas dans la cafétéria du collègue, plutôt que l’embauche d’un service de traiteur sur toute la durée de la production. Au lieu d’avoir des boîtes à lunch, l’équipe a utilisé la vaisselle et les couverts réutilisables du collège, ainsi que le système de compostage. Le déplacement du plateau à la cafétéria se faisant à pied, il n’y avait pas de production de carbone. La semaine où l’équipe n’a pas pu accéder à la cafétéria, la production a fait appel au traiteur Rhubarbe, qui a fourni de la vaisselle et des couverts compostables.

Le covoiturage

Le lieu de tournage de COMPLÈTEMENT LYCÉE n’était pas atteignable en transport en commun, le collège      John Abbott se situant certes sur l’Ile de Montréal, mais à 40 minutes en voiture du centre de la ville. Pour limiter l’utilisation de la voiture individuelle, donc la production de carbone, la maison de production a mis en place un incitatif au covoiturage.

Concrètement, si un membre de l’équipe se déplaçait seul en voiture, il ne recevait pas de dédommagement ; s’il prenait une personne en covoiturage, il recevait 5$ ; s’il en prenait deux, il recevait 15$ ; et s’il en prenait trois, il recevait 20$. 

 En termes de charge de travail, cela demandait aux gens de noter avec qui ils covoituraient et quand. Ils envoyaient ces informations à Océane Langlois, responsable du plateau vert, puis recevait leur dédommagement. Cela n’a ainsi requis qu’un minimum de travail à l’administration de la production.

La promotion de la diversité sur le plateau

Productions J s’est assuré que le plateau de COMPLÈTEMENT LYCÉE soit éthique, divers et inclusif. Elle a utilisé l’écriture inclusive, c’est-à-dire non genrée, pour s’adresser à l’équipe par courriel. Ce choix a permis aux techniciens et techniciennes, aux comédiens et comédiennes, et aux figurants et figurantes, de se sentir respectés et respectées, quels que soient leur genre, leur appartenance ethnique ou leur identité socioculturelle. « C’était très important pour nous que les gens se sentent inclus », insiste Camille Montreuil.

Les fausses-bonnes idées

Camille Montreuil met en garde contre les fausses bonnes-idées qui ne sont pas écologiques. Elle cite l’exemple des gourdes d’eau, que certaines productions font fabriquer pour toute leur équipe alors que tout le monde en a déjà chez soi. Il est préférable de demander à chacun d’apporter sa gourde.

Elle mentionne aussi la distribution de cadeaux personnalisés pour remercier l’équipe — chandails ou casquettes — alors que personne n’en a réellement besoin. « Pour COMPLÈTEMENT LYCÉE, j’ai décidé de faire faire un prototype de casquette et de demander directement aux gens si cela les intéresse, avant d’en demander la fabrication », conclut-elle.

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