La Créative Films a obtenu le niveau Excellence de l’accréditation On tourne vert du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ), du Conseil québécois des événements écoresponsables (CQEER) et de Québécor pour le tournage écoresponsable de son court-métrage Jusqu’à ce que tu meures réalisé par Florence Lafond. Les gestes verts établis sur le plateau ne visaient pas seulement l’écologie, mais aussi le bien-être de l’équipe.

 

Défis et avantages du tournage en huis-clos

Jusqu’à ce que tu meures est un court-métrage de 18 minutes se déroulant en huis-clos dans un appartement montréalais. L’histoire propose une plongée dans la vie de Léa et Xavier suite à leur choix d’expérimenter le concept du « couple ouvert ». Le film débute alors que Xavier découche pour la première fois. S’ils espèrent fort aider leur couple, les deux jeunes le poussent peut-être plutôt à sa fin.

Le tournage de Jusqu’à ce que tu meures s’est déroulé à Verdun, un arrondissement de Montréal facilement accessible en transport en commun et à vélo. « Notre chef machiniste faisait 1h00 de vélo matin et soir car il avait à cœur de limiter l’impact de ses déplacements sur l’environnement », révèle Mylène Corbeil, productrice et cofondatrice de La Créative Films. Et lorsqu’ils devaient prendre la voiture, les membres de l’équipe privilégiaient le covoiturage.

Verdun mène à bien une Politique sur les événements écoresponsables. Pour autoriser le tournage de Jusqu’à ce que tu meures, le Bureau Accès Montréal de l’arrondissement requérait ainsi la mise en place d’une organisation logistique, d’une alimentation, des déchets et des transports plus verts. « J’ai trouvé que c’était une belle initiative qui prenait en compte le bien-être des habitants de l’arrondissement », explique Mylène Corbeil.

Ainsi, pour réduire les émissions de carbone, la production a choisi de ne pas utiliser de génératrice à essence, mais de se brancher directement sur les prises de l’appartement. Les camions de matériel ont de plus pu être laissés sur place pendant toute la durée du tournage, limitant ainsi les déplacements. « Le scénario à huis-clos a permis d’utiliser le moins d’essence possible pour éviter la pollution et le bruit pour les habitants du quartier », commente Mylène Corbeil.

Un menu écoresponsable

La Créative Films a fait appel à une cantinière écoresponsable pour les petits-déjeuners et les collations pendant le tournage. Les fruits et les noix ont été achetés en vrac. L’équipe se servait elle-même grâce à des ustensiles de service réutilisables. « Chaque membre de l’équipe apportait ses propres plats, ses propres couverts, ses propres tasses à café, ses propres gourdes. Il n’y avait pas d’élément jetable », explique Mylène Corbeil.

Les menus ont été composés avec soin. La cantinière a privilégié des aliments locaux et de saison. La plupart des collations étaient végétariennes. « Sur les vingt personnes constituant l’équipe, huit étaient végétariennes, et celles qui ne l’étaient pas étaient heureuses de manger végétarien », précise Mylène Corbeil. Les portions ont été mesurées avec justesse, ce qui a permis d’éviter le gaspillage.

La gestion des déchets

Sur le plateau, les poubelles étaient bien identifiées de manière à permettre le recyclage et le compostage. Des rappels ont régulièrement été faits à l’équipe concernant la répartition des déchets. A la fin du tournage, Mylène Corbeil a pesé les déchets de manière à avoir des référents pour ses prochains tournages. L’objectif est en effet de réduire la quantité de déchets de tournage en tournage.

Pour éviter de jeter les décors, beaucoup d’objets ont été loués par la production. Les meubles du film sont en majorité ceux qui se trouvaient sur place dans l’appartement. Les techniciens avaient également leur propre matériel qu’ils ont utilisé pendant le tournage. Aucun objet promotionnel n’a été produit par La Créative Films, contrairement à la tradition dans le secteur du court-métrage.

Un tournage vert jusque dans les festivals

Pour calculer son empreinte carbone, La Créative Films a utilisé le calculateur Albert. On tourne vert a d’ailleurs produit un article pour explique comment utiliser ce calculateur. La maison de production a laissé le calcul ouvert pour compter les déplacements en festival. « Nous allons en festival lorsque c’est important pour la carrière du film, de la production ou de la réalisatrice. Autrement, on n’y va pas », affirme Mylène Corbeil.

En court-métrage, écologie et économie vont de pair

Le budget alloué pour les mesures écoresponsables sur le tournage de Jusqu’à ce que tu meures s’élève à environ 1000 dollars. Il a été consacré à l’achat d’une boîte de masques COVID et du service de récupération de ces masques, à la location d’un cendrier Mégot Zéro, à la compensation carbone et aux frais d’accréditation On tourne vert.

Il est cependant difficile d’évaluer réellement le coût des initiatives vertes dans la mesure où la majorité des actions permettent en fait d’économiser. « Le fait de ne pas acheter d’ustensiles jetables nous permet de faire en réalité beaucoup d’économies », explique Mylène Corbeil.

L’écoresponsabilité comme promotion du bien-être

Les mesures écoresponsables prises par La Créative Films ne visaient pas seulement à rendre le tournage vert, mais aussi à promouvoir le bien-être de l’équipe. « Un tournage écoresponsable, c’est un tournage où l’équipe se sent bien dans son corps et dans sa tête », conclut Mylène Corbeil. Les collations biologiques de la cantinière permettaient par exemple de réguler le niveau d’énergie des techniciens sur le plateau, ce qui a résulté en une meilleure concentration et une meilleure optimisation du temps.

Pour les producteurs intéressés à en savoir davantage sur l’accréditation On tourne vert, cliquez ici. Consultez aussi le Guide des bonnes pratiques sur le site de On tourne vert.